Portrait de
Marie-Laure et Gilles Ferris
Propriétaire du ChâteauTroussas, Médoc Cru Bourgeois
C’est en 1993 que Marie-Laure et Gilles Ferris s’installent à Valeyrac, une petite commune de 600 habitants entre Soulac et Pauillac, au bord de l’estuaire de la Gironde.
Leur propriété de bientôt 13 hectares s’est construite au fil des années par l’acquisition de plusieurs parcelles donnant naissance à un vignoble sur-mesure aux sols sablo-graveleux et argilo-calcaire.
Gilles, parlez-moi de votre propriété « crus bourgeois »
Sur nos 13 ha de vignes, 60% sont en Merlot, 30% en cabernet Sauvignon, 9 % en cabernet Franc et 1% en Petit Verdot. Château Troussas faisait partie du classement de 1932 coordonnés par les Courtiers Bordelais, qui sous la double autorité de la Chambre de Commerce de Bordeaux et de la Chambre d’Agriculture de la Gironde consacraient 444 Crus Bourgeois. Cette liste a servi pendant plus de 70 ans de référence pour l’usage commercial de cette signature. Aujourd’hui, une commission évalue la qualité des châteaux sur plusieurs critères, afin de valider ou non leur présence dans le cercle des Crus Bourgeois. Après quelques années d’absence dans la commission, Château Troussas acquiert de nouveau son statut de CRU BOURGEOIS sur le millésime 2014.
Quel est votre parcours ?
La vigne, c’est intergénérationnel ! Tandis que mes arrières grand-parents pratiquaient la polyculture dont la viticulture, mes grands -parents ont conservé la viticulture, savoir-faire qui me suit aujourd’hui. Après de nombreuses années dans les vignes avec mes parents, je me suis professionnalisé avec un BEP.
Mes parents m’ont progressivement légué leurs vignes, puis j’ai agrandi le domaine avec l’acquisition de plusieurs parcelles. Le château Troussas cru bourgeois est ainsi dans la famille depuis plusieurs générations. Mes parents continuent de travailler au domaine lors de la taille et l’épamprage des vignes.
Votre château s’inscrit dans la démarche agri confiance quelle sont les optimisations apportées ?
A la vigne, nous opérons ainsi à plusieurs manipulations manuelles afin d’optimiser la qualité de notre vin : les dédoublages, effeuillages, épamprage, égrapillonage. Ainsi chaque baie est choyée sur son pied de vigne. Puis le raisin est trié dans la propriété avant qu’il ne commence sa seconde vie au sein de la cave coopérative. Je suis dans une démarche environnementale Agri Confiance qui consiste en une gestion responsable de la vigne. C’est ainsi que je développe les plantations en rang large afin de réduire l’utilisation de désherbant.
Enfin, nous travaillons toute l’année dans nos vignes rythmés par les prévisions météorologiques qui nous orientent chaque jour sur un travail chirurgical de la vigne. Je consulte les sites spécialisés qui peuvent nous indiquer les prévisions heure par heure sur 3 ou 4 jours. C’est un outil précieux lorsque la météo s’avère capricieuse.
Pourquoi vous êtes-vous investi dans la cave coopérative ?
La cave coopérative est un précieux outil pour les vignerons qui souhaitent se consacrer à leurs vignes. C’est aussi un outil de management qui nous accompagne dans les mises aux normes de nos cultures. Je suis engagée dans le conseil d’administration de la cave au sein de la commission technique. Ensemble nous faisons évoluer nos méthodes pour faire progresser la viticulture.
Un petit mot sur les vendanges 2016 ?
Elles vont être tardives. Nous allons démarrer par le merlot puis les cabernets. Nous terminerons par le petit verdot. La sécheresse a permis d’éviter les maladies mais la baie pourrait souffrir du manque d’eau s’il ne pleut pas ses prochaines semaines. Le millésime s’annonce prometteur même si le rendement risque d’être légèrement inférieur aux autres années, compensé toutefois par un domaine qui ne cesse de grandir !